Tuesday, March 8, 2011

Tunisia: Two Steps on the Long Road to Democracy


  Democracy requires a vigilant, responsible, knowledgeable society asserting control over all its social organs—including political and commercial organs. Tunisia has taken several significant steps recently, including replacement of the prime minister, but the road is long.


Tunisian civil liberties activist Radhia Nazraoui stated in an interview published on March 7 on that:

toutes les institutions sont encore là : d’abord le parlement, la chambre des sénateurs, la police politique de Ben Ali, qui a terrorisé les Tunisiens pendant des décennies, le Conseil supérieur de la magistrature, mais en plus la constitution de la dictature, une constitution que Ben Ali avait amendée régulièrement, pour qu’elle soit sur mesure, pour qu’il puisse éterniser sa présidence. Donc, ce n’est pas du tout vrai qu’il y a maintenant la démocratie….

Les gouverneurs ! Il n’y a eu que des gouverneurs corrompus. Presque la
totalité des gouverneurs désignés par le gouvernement en place –et ils sont
connus- sont des gens « qui ont des dossiers », comme on dit chez nous. Donc,
il n’y a pas grand-chose de changé, jusque là.  

En plus, concernant la corruption et la « famille régnante », à part quelques-uns, les autres circulent librement. Les ministres responsables de la répression et de la corruption, ils sont chez eux. Même si l’on dit qu’ils sont en résidence surveillée –on n’en est pas sûr-, ils ne sont pas en prison.  

In a U.S. context, the principle that the Imperial Presidency is above the law has not been rejected by the Obama Administration. The principle that war can be legally started by lying to the population about the reasons for the war has not been rejected. The principle that the Federal Government can torture not just foreigners but even untried U.S. citizens (e.g., Manning) has not been rejected. The principle that war crimes can be committed by soldiers without either the soldiers or the Commander-in-Chief being held responsible has not been rejected. The principle that citizens accused of no crime can be spied upon by the government has not been rejected. Whether or not such actions occur at any particular moment is far less significant than whether or not such actions are, by precedent, “permissible.”

Tunisia took two major steps toward democracy (a political structure) and liberty (the goal) by abolishing, if the announcements are to be believed, both the Ministry of Security (secret police) and the Ministry of Information (censorship), as Juan Cole pointed out. But Rasaoui illustrates how many levels and organs must be reformed to transition from dictatorship to democracy; it requires, in a US context, not just Washington but Wisconsin, not just Main Street but Wall Street. Liberty is a high bar because liberty requires liberty everywhere: not just at the center but also in the periphery, not just relative to government but also relative to corporations, not just permission to be free but the will to exercise freedom responsibly, not just the freedom to speak but the ability to say something intelligent.

Her husband, Hamma Hammani of the Tunisian Workers Party, continued in the same interview:

il faut faire attention : ces espaces de liberté ne sont pas acquis de manière définitive. C’est-à-dire : ils ne sont pas institutionnalisés.  

Le code la presse est toujours là ; la loi sur les partis est toujours là; la loi sur les associations, le code électoral ; tout l’arsenal juridique fasciste de Ben Ali est toujours là.

Hammani continued by warning of the importance of who organizes the upcoming election for a “new” regime:

Les gens ont commencé à se rendre compte qu’on ne peut pas faire la transition d’une dictature à une démocratie en conservant le cadre de l’ancien système et par l’intermédiaire des personnes qui gouvernaient l’ancien système, par le biais des mêmes appareils, des mêmes institutions, de la même constitution. Cela ne peut pas se faire.  

Effectivement, le gouvernement veut, dans six mois, organiser des élections présidentielles. Parce qu’ils veulent, pratiquement, nous imposer un nouveau
petit Ben Ali. Certainement avec moins de prérogatives, mais un nouveau Ben
Ali. Mais, d’ici six mois, qui va préparer ces élections ? C’est pour cette raison-là qu’ils ont nommé dix-neuf gouverneurs RCD (« Rassemblement constitutionnel démocratique », parti du président Ben Ali) sur vingt-quatre. C’est pour cette raison que la police politique est encore là. C’est pour cette raison que l’administration corrompue, à commencer par ses responsables, est toujours là. Les lois, tout est là. C’est pour cette raison que la majorité de l’opposition lutte contre ces élections.  
For a US analogy, what could one expect of a presidential election for “change” when the whole electoral structure continued to be managed by the same two parties, with each still comprised of officials following revolving-door career paths alternating between Washington and Wall Street or alternating between Washington and arms-manufacturing corporations?

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